Gaza : l’indignation mondiale, le silence arabe
- thibo périat
- 11 sept.
- 2 min de lecture
Alors que les images venues de Gaza secouent les opinions publiques, une question revient avec insistance : où est le monde arabe ?
Dans les rues de Casablanca, du Caire ou de Bagdad, la colère gronde. Des milliers de manifestants brandissent le drapeau palestinien, scandent leur solidarité et réclament des actions fortes. Mais du côté des palais présidentiels et royaux, silence, prudence, calcul.
La rue bouillonne, les régimes se taisent
La cause palestinienne reste gravée dans les cœurs arabes. Pourtant, les régimes craignent de voir ces mobilisations déborder et se transformer en contestations internes. Mieux vaut laisser la colère dans la rue que la laisser entrer dans les palais.
Des priorités intérieures
Inflation record, chômage massif, instabilité politique : du Caire à Amman, les dirigeants sont absorbés par leurs propres crises. S’engager frontalement contre Israël reviendrait à prendre un risque diplomatique et économique colossal.
Les accords de normalisation, un verrou
Depuis les Accords d’Abraham, plusieurs pays arabes ont officialisé leurs relations avec Israël. Commerce, technologie, coopération sécuritaire : trop d’intérêts en jeu pour tout balayer d’un revers de main. Le pragmatisme a supplanté la solidarité.
La peur de Téhéran
Dans les monarchies du Golfe, Israël est devenu un allié tacite contre l’Iran, perçu comme la menace existentielle. Dans cette équation, Gaza passe après les calculs stratégiques face à l’ennemi chiite.
Une Ligue arabe fantôme
Autrefois perçue comme une force de pression collective, la Ligue arabe n’est plus qu’une chambre d’écho vide. Chaque capitale poursuit sa propre ligne, sans stratégie commune.
Une cause reléguée
Après des décennies de conflits sans solution, nombre de régimes considèrent désormais la question palestinienne comme un fardeau insoluble. Elle reste dans les discours, rarement dans les actes.
Le Qatar sous les bombes
Doha, pourtant l’un des plus fervents soutiens politiques et financiers de Gaza, n’a pas été épargné. Des frappes ciblées ont touché des installations qataries, signe que le petit émirat paie le prix de son engagement. L’attaque, inédite, envoie un message clair : soutenir la résistance palestinienne expose désormais à des représailles directes. Reste à savoir si le Qatar poursuivra son rôle de médiateur et de bailleur, ou s’il choisira la discrétion face à la menace.
En clair : les peuples arabes se mobilisent, mais leurs dirigeants se taisent. Entre peur d’instabilité interne, alliances régionales et désormais risque de frappes directes comme au Qatar, Gaza se retrouve une fois de plus seule au cœur du tumulte.




Commentaires