Madagascar secoué par la colère des jeunes : la capitale sous couvre-feu
- thibo périat
- 27 sept.
- 2 min de lecture
À Antananarivo, la jeunesse malgache est descendue dans la rue pour dire stop aux délestages, à la corruption et à l’inertie politique. Cinq morts, un ministre limogé et un président sous pression. Une révolte qui rappelle, par son énergie, d’autres soulèvements populaires, jusqu’au Népal.
Une étincelle : l’eau et l’électricité manquent
C’est parti d’un ras-le-bol concret : pannes d’électricité à répétition, robinets à sec, réfrigérateurs muets dans la capitale malgache. Les délestages de la compagnie publique Jirama ont transformé l’agacement en mouvement massif.
La Génération Z s’enflamme
Jeunes, connectés, sans leader unique mais soudés en ligne, les membres de Gen Z Madagascar ont lancé des appels sur TikTok et Facebook. Le 25 septembre, les rues d’Antananarivo se sont emplies de pancartes : “Water and electricity are basic human rights”.
Violences et répression
La tension a vite dégénéré : gaz lacrymogène, tirs de balles en caoutchouc, barricades en flammes. Cinq morts, des dizaines de blessés. Les autorités ont imposé un couvre-feu nocturne et renforcé la présence policière.
Geste politique, tension persistante
Sous pression, le président Andry Rajoelina — revenu précipitamment de l’ONU — a limogé son ministre de l’Énergie. Mesure jugée insuffisante : les manifestants exigent une refonte du système énergétique et des réponses contre la corruption.
Écho au Népal : mêmes frustrations, même génération
À plus de 7 000 km de là, le Népal a connu ces derniers mois ses propres secousses. Là aussi, c’est la jeunesse urbaine qui a pris la rue, dénonçant le chômage endémique, l’inflation et un État incapable d’assurer des services de base. Comme à Madagascar, les réseaux sociaux ont catalysé la mobilisation.
À Katmandou, on a vu la même colère contre une classe politique jugée déconnectée, la même défiance envers les institutions, la même créativité dans les slogans. Un détail frappe : les deux mouvements se revendiquent sans couleur partisane, portés par une génération qui veut “changer les règles” plutôt que s’aligner derrière des partis existants.
Point commun clé : un combat pour la dignité quotidienne. Quand l’électricité manque à Tana ou que les infrastructures s’effondrent à Katmandou, c’est plus qu’un service public défaillant ; c’est un symbole d’État absent.
Et maintenant ?
À Madagascar comme au Népal, le pouvoir cherche à gagner du temps — promesses d’audits, remaniements, “plans d’urgence”. Mais le climat reste inflammable. Les jeunes ont compris la puissance de la rue et du numérique.
Si la réponse se limite à des gestes symboliques, le cycle protestation-répression pourrait s’installer durablement, fragilisant deux démocraties déjà vulnérables.




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