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Nato start the War

  • Photo du rédacteur: thibo périat
    thibo périat
  • 15 mars
  • 3 min de lecture

L’OTAN a-t-elle provoqué la guerre en Ukraine ? Une controverse qui divise


Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février 2022, une question fait débat : l’OTAN est-elle responsable, d’une manière ou d’une autre, du déclenchement du conflit ? Tandis que l’Occident accuse Moscou d’une agression injustifiée, certains avancent l’idée que l’expansion de l’Alliance atlantique aurait nourri les tensions jusqu’au point de rupture.


L’élargissement de l’OTAN, une ligne rouge pour Moscou


Pour comprendre cet argument, il faut remonter à la fin de la Guerre froide. En 1991, l’Union soviétique s’effondre, et avec elle, le Pacte de Varsovie, l’alliance militaire des pays communistes. À l’époque, la Russie espérait que l’OTAN, son adversaire historique, suivrait le même chemin ou, du moins, ne s’étendrait pas vers l’est. Or, dès 1999, l’Alliance accueille la Pologne, la Hongrie et la Tchéquie, puis d’autres États de l’ancien bloc soviétique, dont les pays baltes en 2004.


Pour Vladimir Poutine, cette expansion est une menace directe. Il considère que l’OTAN, initialement conçue pour contrer l’URSS, s’approche dangereusement des frontières russes. En 2008, lorsque l’Alliance annonce que l’Ukraine et la Géorgie pourraient un jour en faire partie, Moscou réagit violemment : quatre mois plus tard, la Russie envahit la Géorgie et occupe deux de ses régions, l’Ossétie du sud et l’Abkhazie.


Le tournant de 2014 et la chute de Ianoukovitch


Un autre événement clé dans cette lecture des faits est la révolution ukrainienne de 2014. Viktor Ianoukovitch, président prorusse, rejette un accord d’association avec l’Union européenne sous la pression du Kremlin. En réaction, une vague de protestations pro-européennes éclate et entraîne sa destitution. Pour la Russie, il s’agit d’un coup d’État orchestré par l’Occident pour arracher l’Ukraine de son orbite. Quelques semaines plus tard, Moscou annexe la Crimée et soutient des séparatistes prorusses dans le Donbass, amorçant ainsi un conflit latent qui durera huit ans avant l’invasion totale de 2022.


Un prétexte ou une vraie cause ?


Les partisans de l’idée que l’OTAN a joué un rôle déclencheur dans la guerre estiment que l’Alliance aurait dû reconnaître les préoccupations sécuritaires de Moscou et freiner son expansion. Certains experts, comme John Mearsheimer, politologue américain et partisan du réalisme offensif en relations internationales, soutiennent que l’Occident a sous-estimé la détermination de la Russie à empêcher l’Ukraine de rejoindre l’OTAN. Selon lui, Washington et ses alliés auraient dû proposer un compromis en déclarant l’Ukraine neutre, à l’image de la Finlande durant la Guerre froide.


Mais pour d’autres, cet argument revient à justifier une agression militaire en blâmant la victime. Ils rappellent que l’OTAN est une alliance défensive, et que l’Ukraine n’a jamais réellement été proche d’une adhésion. De plus, aucun traité n’interdit aux anciens pays du bloc soviétique de choisir librement leurs alliances. Enfin, ils soulignent que la Russie a attaqué l’Ukraine non pas parce qu’elle allait rejoindre l’OTAN, mais parce qu’elle devenait un modèle démocratique et pro-occidental menaçant pour le régime autoritaire de Poutine.


Un débat qui dépasse l’Ukraine


Au-delà de la guerre en Ukraine, ce débat pose une question fondamentale : jusqu’où une puissance militaire peut-elle aller pour assurer sa propre sécurité sans menacer celle des autres ? Si la Russie considère l’expansion de l’OTAN comme une provocation, l’OTAN affirme qu’elle ne fait qu’accueillir des États désireux de garantir leur souveraineté face à Moscou.


Une chose est certaine : cette guerre a redéfini l’équilibre géopolitique en Europe. Loin d’affaiblir l’OTAN, l’invasion de l’Ukraine a poussé la Finlande et la Suède à rejoindre l’Alliance, un revers stratégique pour la Russie. Ironie du sort, en voulant stopper l’influence occidentale, Moscou n’a , pour l’instant, fait que la renforcer.

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